La charte pour le droit à l'oubli numérique vient d'être signée sous l'égide de Nathalie Kosciusko-Morizet. C'est une excellente initiative.
La presse a largement relayée l'absence de Google et Facebook parmi les signataires. Il me semble logique que Google privilégie son lobbying auprès de Bruxelles en la matière. Quand à Facebook j'ai vraiment du mal à croire qu'ils ont une stratégie claire et établie sur la question. Leur croissance est tellement rapide qu'ils ne doivent pas trop réflechir. C'est eux qui inventent les usages de demain: Ils ont tout intérêt à foncer pour exploiter tous les flous juridiques tant qu'ils existent.
Moins médiatique mais plus important pour l'e-commerce: En parallèle de la signature de cette charte s'est tenu un autre groupe de travail traitant des questions publicitaires.
Géo-marketing, reciblage, publicité comportementale... Toutes ces techniques sont désormais largement utilisées par les acteurs du web et en particulier les e-marchands. En amont d'une transposition européenne qui doit avoir lieu d'ici fin 2011, une position de principe a été adoptée afin d'éclairer les futurs débats parlementaires et éviter des reglementations absurdes et contre-productives pour l'industrie numérique.
L'un des enjeux est de pouvoir continuer à utiliser les cookies normalement pour travailler dans de bonnes conditions. Je trouve cela fou que l'on en soit encore là en 2010 mais en effet il semble bien que certaines personnes exédées par des bannières trop répétitives aient décidé de rendre la gestion des cookies plus compliquées que 3D secure !
Certes, je reconnais que les pubs Meetic & MyFab sur Facebook ont été très saoulantes au démarrage, que Critéo a peu être un peu trop acheté d'inventaire au plus fort de la crise 2009, et que ça fait bizarre de découvrir que Google lit notre messagerie Gmail. Même si c'est avec des robots...
Mais il me semble tout de même qu'il existe des priorités bien plus importantes en matière de protection de la vie privée que les technologies des cookies. J'espère donc que ces travaux seront lus et compris par nos parlementaires. Qu'ils s'interrogent alors sur des questions autrement plus graves: déploiement des systèmes d'inspection de paquets chez les FAI via Hadopi ou capture de data via les barre de navigateur qui peuvent interférer sans limitations à l'insu de l'internaute et parfois aussi au détriment des e-marchands. En voilà des vrais dérives dangereuses.
Téléchargemez la Charte publicite ciblée et protection des internautes
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