Grosse actualité judiciaire autour de Google suggest.
Les tribunaux français continuent d'accumuler les sanctions contre cet outil de Google qui prétend deviner ce qui va intéresser l'internaute avant même qu'il ai tapé entièrement sa recherche.
Après les démêlés l'an dernier avec différentes marques, Google a retiré les suggestions telles que "arnaque", "escroquerie"... J'en avais parlé sur ce blog étant concerné au premier chef avec Discounteo qui était visé par ces pratiques diffamatoires. Une décision de justice ce mois ci (Omnium finance) vient confirmer cette amélioration des choses.
Mais désormais ce sont les particuliers qui semblent avoir aussi gain de cause. Le jugement rendu en faveur d'un ancien détenu va apporter de l'eau au moulin des partisans du droit à l'oubli. A titre d'exemple, je trouve toujours scandaleux que l'une des premières proposition de Google suggest pour "Martine Aubry" soit "martine aubry lesbienne" (idem pour "Alliot Marie"...). Je ne crois pas que la liberté d'expression ait quoi que ce soit à voir là dedans...
Bien sûr tout ceci prend une importance d'autant plus grande que Google suggest jusqu'alors accessoire, devient un élement stratégique du moteur avec l'évolution Google Instant search (recherche temps réel).
En fait le noeud du problème c'est que Google suggest est basé sur un algorithme mal pensé: Il s'emballe trop facilement sur les terme polémiques et rien ne permet d'exclure qu'il puisse être manipulé par des tiers mal intentionnés. Mais peut être est il au contraire trop bien pensé pour uniquement maximiser les profits d'Adwords au détriment du reste... Toujours est il que la justice française semble y voir clair en soulignant:
"les algorithmes ou les solutions logicielles procèdent de l’esprit humain avant que d’être mis en œuvre"
"les items de recherche
litigieux sont incontestablement de nature à orienter la curiosité ou à
appeler l’attention sur les thèmes qu’ils proposent ou suggèrent et, ce
faisant, de nature à provoquer un “effet boule de neige” d’autant plus
préjudiciable à qui en fait l’objet que le libellé le plus accrocheur se
retrouvera ainsi plus rapidement en tête de liste des recherches
proposées"
Je suis 100% d'accord avec cela. Une fois n'est pas coutume, il semble bien que notre jurisprudence soit à l'avant garde des bonnes pratiques numériques et oblige un champion us du web a s'améliorer !
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